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Thérapie émotive-rationnelle

Une méthode socratique, philosophique et cartésienne 

La thérapie émotive-rationnelle est une méthode d’analyse des croyances, des valeurs d’un individu (sur lui-même, les autres, la vie…) visant la transformation de ses pensées non rationnelles à l’origine de :

  • Son interprétation erronée de la réalité
  • Son émotion néfaste (anxiété, colère, tristesse…)
  • Sa gêne dans l’atteinte de ses objectifs
  • Son comportement nuisible (pour lui-même, ou autrui) 

A partir de la méthode « ABCDE » (Ellis, 1962), le thérapeute identifie les situations activatrices d’une émotion ou d’un comportement inadapté et aidera son patient à comprendre, à assouplir ses croyances irrationnelles.

Intérêt de l’approche :

En TCC, 2 notions issues du modèle émotif-rationnel restent fréquemment judicieuses, pour bons nombres de patients, dans le monde occidental moderne (Chaloult, Thanh-Lan Ngo, 2008) :

  • Les attitudes dysfonctionnelles de base

Elles correspondent à l’état d’esprit, aux prédispositions concernant un thème (quel qu’il soit) qui desservent un individu dans l’atteinte de ses objectifs.

  • Les croyances irréalistes majeures

Elles reposent sur l’adhésion d’une personne à des attitudes, des énoncés favorisant l’émergence d’une souffrance psychique.

Limite de l’approche :
 La prise en charge de problèmes émotionnels graves nécessite une thérapie basée sur les problèmes spécifiques de chaque patient, en lien avec des études contrôlées (Cottraux, 2001).

L’approche émotive-rationnelle
en Thérapie Comportementale et Cognitive

En TCC, l’approche émotive-rationnelle astreint le patient à ne plus porter de jugement sur lui-même, le monde et à davantage de relativisme :

Les attitudes dysfonctionnelles de base :

Quatre attitudes rigides, inadaptées s’observent à notre époque chez la plupart des individus (Auger, 1984, 1986) :

Avoir des exigences rigides :

Confondre un désir (non vital) et un besoin (vital) ; une valeur personnelle (relative) et une loi de l’univers (intangible)

Refuser les contingences du réel :

Par le refus, la non acceptation de la frustration.

Dramatiser nos plaintes :

Via quelques faits négatifs, favorisant l’installation du pessimisme.

Se juger/juger autrui comme « bon » OU « mauvais » :

Par un jugement dichotomique, sans nuance de la valeur personnelle d’un individu.

Les croyances irréalistes majeures:

La mise en place d’une conception du monde plus rationnelle s’opère chez le patient à partir du listing des dix principales croyances irrationnelles d’Albert Ellis (Ellis, 1962) :

Vouloir être aimé, approuvé par autrui, totalement

Manifestations : peur du rejet, de perdre la face (timidité, honte)

L’injonction de compétence, d’accomplissement personnel   

Manifestations : peur de l’échec ; dépression (après échec)

Tendance à juger, à condamner autrui

Manifestations : désir de vengeance (hostilité) 

Recherche de contrôle absolu sur soi-même, les autres et la vie

Manifestations : perfectionnisme ; trouble obsessionnel-compulsif

Conviction que le bonheur est atteignable sans effort

Manifestations : hédonisme à court terme ; oisiveté délétère 

Vouloir anticiper le pire, en permanence

Manifestations : hypocondrie ; anxiété généralisée

Refus d’accepter que nos projets puissent être contrariés

Manifestation : intolérance à la frustration 

L’injonction que le monde soit juste, honnête

Manifestations : immaturité affective ; démagogie

Croire qu’il est impossible de changer nos émotions

Manifestations : déresponsabilisation ; dépendance relationnelle  

Conviction qu’il est plus aisé de fuir nos responsabilités plutôt que d’y faire face

Manifestations : peur de l’effort ; procrastination